
Avril 2025 Randonnée au Mont Saint Michel avec Tibou et TiJules
Nous nous étions promis avec Brigitte, ma compagne, de faire cette randonnée au printemps du 26 au 30 Avril avant de démarrer la saison à » l’âne vagabond » à Châtillon en Vendelais. La date était arrêtée depuis janvier en espérant qu’il fasse beau et, à part un premier jour un peu plus gris avec une averse en fin de journée, nous avons bénéficié d’un temps estival. Que demander de plus!
Depuis une dizaine de jours j’ai entraîné nos 2 ânes à reprendre les chemins en allongeant petit à petit les durées, de 1 heure à 4 heures, et en augmentant graduellement le poids des bagages. Il y a de l’excitation dans l’air, ils sentent bien que quelque chose se prépare pour eux. Les 3 autres compères assistent un peu jaloux aux grandes manœuvres sans y prendre part. Ils nous suivront du bout de leur champ le samedi 26 avril à 10h pour ce départ.
Le temps gris le matin nous permet de nous mettre tranquillement dans le rythme et pour midi nous sommes déjà à Dompierre-Luitré, pas loin du saut de Roland. Le soleil est bien là en début d’après midi. De Châtillon à Fougères nous traversons des zones agricoles et les vaches nous regardent passer. Nos 2 compères ont pris le bon pas même si TiJules est souvent un peu à la traîne, sauf à l’arrivée sur la ville où un bagad en répétition puis la forte circulation le poussera soudainement à accélérer le pas et à trotter pour retrouver un chemin plus calme. Nous arrivons par la voie verte près du Forum où nous obliquons vers le camping à quelques encablures. L’orage menace, nous ne pourrons éviter cette averse. L’accueil au camping est chaleureux et tout est prévu pour que les ânes et nous, soyons dans de bonnes conditions. Le camping et ses gérants méritent 5 étoiles sur notre téléphone.
Nuit calme et reposante. Le lendemain après la toilette et après la séance de photos, nous reprenons la route jusqu’à la voie verte. C’est dimanche, le soleil brille et ne nous quittera plus. La voie est beaucoup plus fréquentée qu’hier, nous traversons la ville sans la voir, c’est merveilleux ce calme et cette sérénité en pleine ville… juste un tunnel à traverser nous rappelle la voie de chemin de fer, les ânes pressent un peu le pas pour passer ce trou noir, mais à la sortie le soleil brille. On sent les gens heureux d’être là, à marcher, à courir ou à balader à vélo, seuls ou en famille. Le paysage est verdoyant, on admire de belles maisons ici ou là. Mais bientôt il faut quitter les sentiers pour traverser l’ A84, la suite du trajet et l’arrivée sur Maen Roch sur une route goudronnée est moins agréable… surtout avec le soleil bien chaud. Heureusement la halte attendue « l’Étape poétique », est juste avant le village. La déception est grande en arrivant ! Nous partions d’un camping ouvert avec de charmants gérants, et nous arrivons devant un espace grillagé et fermé sans accueil ni numéro de téléphone en vue. Le site est géré par la mairie et nous sommes dimanche. Nous sommes plongés dans le monde actuel où les rapports humains disparaissent au profit des machines électroniques : il faut remplir un document sur le site internet pour réserver. Fort heureusement les adjointes de la commune veillent et sont alertées, 10 minutes plus tard on nous appelle et après avoir réglé par internet on nous envoi les codes d’entrée. Sur place tout est top. Nous partirons le lendemain frais et dispos vers le village pour faire nos courses et boire un café. Le village est charmant, on y trouve tout ce dont on a besoin, il valait le détour. L’adjointe viendra même nous saluer au café. On ne peut que conseiller de rentrer dans les villages avec un âne : l’effet est garanti ! L’âne attire les caresses, les photos et les questions même s’il lâche ses crottins sur le trottoir. Nous repartons tranquillement du café vers la voie verte, un petit kilomètre pour nous apercevoir que l’on a oublié un sac à dos et une gourde. Je retourne en pressant le pas ce qui permettra à Brigitte de faire une belle rencontre d’un gars de son pays, les Alpes de Haute Provence. A notre halte du soir, Matthias et sa compagne Véronique nous apporterons le pain et le fromage et on passera un moment vraiment très convivial. Avant cette halte nous avons traversé la vallée du Couesnon : un paysage magique, enchanteur avec la rivière qui serpente et de belles demeures au bord de l’eau. Il y a moins de monde sur la voie, nous sommes lundi. Nous avons espéré en vain une table de pique nique pour la pause de midi (peut-être le seul point à améliorer sur cette portion), nous nous contenterons d’un banc en bois, il y en a plusieurs le long du parcours. Nos ânes profitent évidemment de cette pause déjeuner, ils ont l’herbe à profusion sur les bas côtés. On les laisse déambuler tranquillement en gardant quand même un œil sur eux car l’animal est malin et espiègle... profitant d’un instant de relâchement de notre part, TiJules, l’air de ne pas y toucher, entraîne tranquillement Tibou sur le chemin du retour. Il m’a fallu un peu de temps pour les rattraper, ce qui n’est pas une mince affaire, ils savent très bien se mettre au trot quand vous vous approchez, c’est un petit jeu qui peu durer un moment !
La fin de la vallée du Couesnon arrive vite et le sentier continue sur une route goudronnée mais,aussitôt, un hameau et une halte nous attends. Il n’est pas 17h00 mais l’appel est trop fort : « A la belle étoile », aire naturelle de repos, une halte à la ferme avec poules et moutons mais avec le simple confort demandé pour des randonneurs : des toilettes, une douche, une table, un réchaud et tout le nécessaire.
La dernière étape le lendemain nous amènera jusqu’à Beauvoir à 4 kilomètres du Mont, en bordure du Couesnon, il nous faudra affronter les routes et chemins goudronnés mais le passage le long du marais de Sougéal entre Antrain et Pontorson est charmant, c’est le paradis des grenouilles et de la faune aquatique. Les iris jaunes sont déjà en fleurs. La traversée de Pontorson demande de la vigilance, la circulation est importante et nous prenons beaucoup de place sur le trottoir. La pause au café est la bienvenue, il fait chaud. Puis nous reprenons la route pour Beauvoir où nous dresserons notre campement à l’aire de pique nique en bordure du fameux Couesnon (qui a mis le Mont en Normandie…) La nuit est calme et nous nous levons un peu plus tôt pour être au Mont en milieu de matinée. C’est le week-end du 1er mai, nous sommes le mardi 30 et la foule est déjà dense en direction du Mont. N’ayant pas envie de déambuler dans cette foule avec les ânes, nous prenons la photo et repartons pour Beauvoir où, après le pique nique, Bernard et Marie Andrée viendront nous chercher. Retour avec le van à la Harlière pour recevoir les amis le 1er mai.
Mais que pense Brigitte de son premier voyage avec des ânes ?
Et bien ce récit est déjà très complet… que de beaux souvenirs… et quel véritable apprentissage pour moi qui n’ai jamais baladé plus d’une journée avec un âne et jamais seule avec lui.
Nous en avions un chacun, ce qui demande une attention permanente, surtout bien sûr lorsqu’il y a de la circulation : l’âne, qui a la réputation d’être « têtu », est peut-être selon moi plutôt peureux, et avec des perceptions auditives et olfactives que nous n’avons pas. Il nous accompagne donc, il porte pour nous, mais il est indispensable de prendre soin de lui, de ne pas le perdre de vue même lors des pauses, et de l’accompagner aussi, notamment dans ses peurs en le rassurant, ce en quoi Yael excelle… Le prévenir systématiquement d’un vélo, d’une voiture, d’un coureur est également indispensable… J’ai expérimenté aussi qu’il ne fallait absolument pas être pied nu ou en sandale près des ânes, et éviter aussi de se trouver au milieu d’eux lors d’une bousculade… car un sabot portant plus de 200 kg sur un pied nu (et même chaussé…), je peux vous témoigner que ça fait très mal… j’ai eu la chance de n’avoir rien de cassé et de pouvoir continuer à marcher malgré cet incident, en demandant à nos logeur un pack de glace et en appliquant de l’huile essentielle d’hélychrise de façon répétée durant plus d’une heure : importance d’une petite trousse à pharmacie avec des produits de base pour première urgence… Mais mieux vaut prévenir que guérir et donc connaître et appliquer les règles de prudence de base… nous ne sommes pas là dans le virtuel mais bien confrontés aux lois de la nature et du vivant…
A quand la prochaine virée… ? Je m’en réjouis par avance… sous le charme de ces animaux qui sont très attachants, doux et espiègles à la fois, joueurs aussi. Une belle connivence avec eux facilite beaucoup l’aventure et nous ramène à la vie dans sa plus simple expression…
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