Le passage dans les Alpes restera un moment important d’une part à cause des difficultés rencontrées pour gravir ces cols mais un moment inoubliable devant la beauté de ces paysages de montagne. Avant de trouver des terrains plus faciles, nous avons encore pas mal de dénivelé avant d’arriver à Die. De superbes paysages nous attendent encore . Il fait toujours bon sous le soleil mais de temps en temps une petite averse de grêle nous fouette.
La descente vers le village de Valdrôme où se trouve la source de la Drôme nous vaudra 2 débâtages sur des sentiers trop étroits et dans des conditions difficiles mais réussis avec succès. Cela m’aura permis de faire preuve de calme et aussi de percevoir de l’appréhension dans le regard de Bibi dans ces endroits dangereux. Elle qui paraissait si imperturbable jusque là. Il faut dire aussi que les sentiers sont plus humides et les glissades plus fréquentes.
Le petit village de Valdrôme une petite centaine d’habitants seulement vaut le détour . Il s’en dégage une belle harmonie architecturale et l’accueil y fût excellent grâce à Benoit qui nous guida dans ces ruelles jusqu’au gîte tenu par un breton ! En passant par le café associatif le « bar à coucou » et le petit restaurant du village qui ma foi me combla. Comme nous avions beaucoup marché la veille, nous y prenons un jour de pause. Et au bar à coucou , j’ai rencontré Didier qui lui aussi a des ânes et m’a donné l’adresse de David maréchal ferrant mais aussi comédien, passionné de spectacles et de théâtre dans son lieu aménagé à Recoubeau Jansac en bordure de la Drôme. J’ai pu ainsi refaire l’aplomb et parer les sabots de Bibi avant d’attaquer les dernières montées avant Die. Mais qui dit montées dit aussi descentes et celles ci peuvent être difficile dans les cailloux mais Bibi a le pied sûr et va son rythme tranquillement.
Après ces semaines à grimper de village en village dans la montagne, arriver dans une petite ville me met en joie. Et je suis d’autant plus joyeux qu’une rencontre fugace avec une jeune femme qui a juste le temps de me dire « Merci d’exister » me rempli d’un bonheur intense. Peut-être que croiser un voyageur avec son âne en pleine ville montre que l’ aventure est encore possible de nos jours. Que l’on peut partir sur les routes avec 3 fois rien et être heureux, loin des soucis quotidiens que le mode de vie consumériste nous impose. OUI l’aventure peut démarrer demain pour ceux qui veulent suivre leur rêve. Alors merci à toi aussi jeune femme d’avoir exprimé ce sentiment.
Une journée de repos au camping municipal en bordure de la Drôme aura été pour moi un moment important avec la rencontre de Patrick et celle de Marjorie. Puis ma visite à Morice, un ami de longue date et la rencontre en ville avec des collégiens. Ce sont ces moments là qui font en grande partie la richesse de ce voyage.
Ces jours de repos permettent à Bibi de se reposer et à moi de me réapprovisionner et surtout de laver le linge. Cela me donne aussi le plaisir d’aller diner en ville avec mon ânesse qui attire les regards et les caresses.
La cathédrale ouverte me permettra de jouer du tuba dans un endroit calme et serein. Puis c’est le départ le jour du marché. Ce ne sera pas une bonne idée de passer entre ces étalages attirants et ces passages étroits, nous quittons bien vite le marché pour suivre notre route qui nous mènera à Crest où m’attend François un ami.
Mais avant Crest je souhaitais visiter le village de Saillans. C’est la première commune en France ayant élu en 2014 une liste collégiale et participative. Mais en 2020 l’aventure s’est terminée. Je voulais voir ce qui s’y passais le 1er mai. Malheureusement il ne s’y passait rien de notable. Pas de défilé, pas même un vendeur de muguet. J’en ai profité pour visité ce petit village. Saillans m’a cependant permis une belle rencontre avec Hervé qui nous a hébergé. Un bivouac 3 étoiles pour Bibi.
Il nous restait 15 à 20 kilomètres pour rejoindre Crest, ce que nous ferons en 2 jours avec une étape à Piégro la Clastre et la rencontre de Selvao Conception fabricant de logements insolites. En suivant les sentiers le long de la Drôme nous arriverons à Crest. Le rythme de la marche et le bruit de l’eau m’invitant à chanter.
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